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Trajectoires emploi-famille : les mères travaillant à temps plein sont les plus satisfaites

31/05/2022
Trajectoires emploi-famille : les mères travaillant à temps plein sont les plus satisfaites

En Suisse, le parcours professionnel le plus courant chez les femmes est un retour au travail à temps partiel après la maternité. Cependant, ce choix s’avère désavantageux sur le long terme au niveau du bien-être subjectif. Le nouveau numéro de la série Social Change in Switzerland montre que les femmes les plus satisfaites après 50 ans sont celles qui ont eu des enfants et continué à travailler à plus de 90%. Pour les hommes, un travail stable à temps plein et une famille traditionnelle sont les meilleurs garants du bien-être.

Sur la base du Panel suisse de ménages, Chiara Comolli (Université de Bologne), Laura Bernardi (Université de Lausanne) et Marieke Voorpostel (FORS) ont étudié comment les parcours professionnels et familiaux de près de 2000 personnes influent sur leur sentiment de bien-être après l’âge de 50 ans. Bien que ces trajectoires tendent à se diversifier, les parcours dits « atypiques » restent minoritaires et les différences de genre importantes. Ainsi, 10% des femmes et 20% des hommes n’ont pas d’enfants. Dans le domaine professionnel, seuls 12% des hommes ont un emploi à temps partiel entre 20 et 50 ans, alors que ce taux est de 50% pour les femmes. Ce chiffre vient s’ajouter aux 29% de femmes qui n’ont pas d’emploi.

Plus de 50% des femmes baissent leur taux d’activité après l’arrivée du premier enfant. Cependant, c’est la minorité de femmes travaillant à temps plein, mariées et avec des enfants, qui ont le bien-être subjectif le plus élevé après 50 ans. En effet, sur une échelle de 1 à 10, ce groupe a une satisfaction de vie à 8.8 points, score plus élevé que les femmes ayant continué à travailler à temps plein sans avoir d’enfants (7.8 points).

Chez les hommes, les trajectoires sur le marché du travail varient peu et une seule condition est associée au bien-être : un travail stable à temps plein et une trajectoire traditionnelle de formation de la famille augmentent légèrement la satisfaction des relations sociales plus tard dans la vie. Cependant, ni les trajectoires professionnelles des hommes ni celles des femmes ne semblent avoir un impact positif durable sur la satisfaction avec les relations sociales après l‘âge de 50 ans. 

>> Comolli, Chiara, Bernardi, Laura & Voorpostel, Marieke (2022). Trajectoires famille-travail et bien-être subjectif des femmes et hommes en Suisse. Social Change in Switzerland, N°29, http://www.socialchangeswitzerland.ch/

 

Contact:

Prof Chiara Comolli, Université de Bologne, tél: +39 333 211 55 80, chiara.comolli@unibo.it

La série Social Change in Switzerland documente, en continu, l’évolution de la structure sociale en Suisse. Elle est éditée conjointement par le Centre de compétences suisse en sciences sociales FORS, le Centre de recherche sur les parcours de vie et les inégalités (Faculté des sciences sociales et politiques, Université de Lausanne) LINES et le Centre LIVES – Le Centre suisse de compétence en recherche sur les parcours de vie et les vulnérabilités. Le but est de retracer le changement de l’emploi, de la famille, des revenus, de la mobilité, du vote ou du genre en Suisse. Basées sur la recherche empirique de pointe, elles s’adressent à un public plus large que les seuls spécialistes.