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Parcours de formation professionnelle au prisme du genre et de l’orientation sexuelle

Infographie Sexisme, homophobie et décrochage scolaireCe projet de recherche se concentre sur les effets du sexisme et de l’homophobie sur les parcours de formation professionnelle à Genève. Ces effets sont notamment opérationnalisés à travers l’anticipation et le vécu de discriminations sexistes et/ou homophobes, ainsi que l’expérience de violences physiques et verbales en raison du sexe ou de l’orientation sexuelle au sein des différents contextes normatifs des filières professionnelles. Le premier rapport établit notamment une relation entre le vécu des discriminations homophobes et l’intention d’arrêter la formation en cours, qui participe au décrochage scolaire. 

D’autres chercheur·es ont montré que le maintien dans la profession duale est fragile: 35% des contrats d’apprentissages sont résiliés avant leur terme en région lémanique (contre quelque 20% en moyenne nationale). Ces arrêts augmentent le risque de ne pas terminer une formation certifiante et précarisent donc le parcours des jeunes. Pour répondre à cet enjeu majeur, il était nécessaire de mieux cibler les causes du décrochage scolaire et l’effet que peuvent avoir les différents climats normatifs, plus ou moins sexistes et homophobes, des filières de formations professionnelles.  

Apports du projet  

  • Il comble les lacunes dans la recherche sur l’impact du vécu de discriminations sexistes et homophobes dans la poursuite ou la rupture d’une formation professionnelle. En effet, il est le premier projet à intégrer de manière centrale l’effet de l’homophobie sur les parcours de formation des jeunes.  

  • Il analyse le rôle du contexte normatif des différentes filières. Il y a une différence dans l’adhésion des élèves au sexisme et à l’homophobie selon que les filières soient majoritairement suivies par des hommes (au moins 70% d’hommes), des femmes (au moins 70% de femmes) ou qu’elles soient mixtes. 

  • Il analyse les résultats à l’aune du système hétérosexiste dans lequel la Suisse évolue encore, qui légitime l’infériorisation des femmes et des sexualités non-hétérosexuelles. Cela permet d’associer sexisme et homophobie et d’analyser l’extension du champ d’impact de l’homophobie au-delà de l’orientation sexuelle.  

  • Il propose des pistes de solutions concrètes face aux discriminations sexistes et homophobes. Les recommandations ont été produites en suivant les conseils de nombre d’acteur·rices du terrain, notamment des élèves, des membres de l’institution scolaire, des membres du milieu associatif LGBTQIA+ et des bureaux de l’égalité.  

Question de recherche 

Quel rôle jouent le sexisme et l’homophobie dans les parcours de formation professionnelle ? 

Pour répondre à cette question, une étude longitudinale sur trois ans a été réalisée auprès des élèves en filières professionnelle de niveau secondaire II (CFC) à Genève afin de valider et de préciser les résultats d’un prétest réalisé en 2017, qui révélait un lien entre le vécu de discriminations homophobes et le risque d’arrêter l’apprentissage en cours. Trois vagues de questionnaires sur trois ans (plus de 2000 élèves au total) et 39 entretiens sur deux ans ont été menés auprès des élèves de Centres de formation professionnelle (CFP) mixtes (Commerce et Art) ainsi que des CFP masculinisés (Construction et Technique) et féminisés (Santé et Social).  

Pistes de solutions / actions à entreprendre

Pour cette étude, les chercheur·es ont échangé avec les acteur·trices du terrain, notamment des élèves, des membres de l’institution scolaire, des membres du milieu associatif LGBTQIA+ et des bureaux de l’égalité, pour établir différentes pistes à mettre en place à tous les niveaux d’études et dans toutes les formations. Il en ressort les pistes principales suivantes :

Pour les enseignant·es

  • Bénéficier d’appuis formels et de processus clairs qui contestent les normes hétérosexistes ainsi que des outils pour reconnaître les cas de sexisme et d’homophobie.

Pour les institutions scolaires

  • Placer la lutte contre l’homophobie et le sexisme au centre de leurs valeurs et agir en conséquence. 
  • Mettre en place un dispositif d’écoute pour les élèves non-hétéro, non-cisgenre, en questionnement ou victimes de discrimination.
  • Mettre à jour les programmes et matériels scolaires en incluant des questionnements relatifs à la diversité de genre et d’orientation sexuelle afin de visibiliser et d’ouvrir la discussion sur ces thématiques.
  • Intégrer les questions autour de la diversité des sexualités et de genre dans les cours d’éducation à la sexualité et les proposer de manière plus systématique.

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